Hier soir, j'avais rendez-vous avec Liane Foly à Toulouse.
Je n'étais pas le seul, nous étions 1200 et la salle était comble.
Le rideau s'est ouvert sur elle, les acclamations ont fusé tant le public lui était tout acquis.
( ce qui n'est toutefois pas surprenant car si nous ne l'aimions pas, nous n'aurions pas été là.)
Les premiers mots de Liane Foly ont été de remercier l'audience, peu d'artistes peuvent se le permettre, cela se fait plutôt à la fin...
Un hommage à Toulouse où cette lyonnaise avait un temps fait partie du grand orchestre Tony Brams alors qu'elle n'était encore qu' Eliane.
J'étais au troisième rang, un peu sur la droite, elle se trouvait à quelques mètres de moi et j'étais très ému.
Coté jardin se trouvait le pianiste à queue.
Au fond, la ryhtmique: un contrebassiste et un batteur.
Et coté cour, un saxophoniste ténor, un trompettiste et un guitariste.
Les reprises jazzées de la crooneuse laissaient parfois la place à ses chansons les plus connues.
Liane foly peut partir de très bas pour aller très haut,
je ne voudrais pas dire de bêtise mais je pense que sa tessiture avoisine les 3 octaves.
Sa voix attrape parfois cette rockitude qui frise le sauvage qu'on trouve dans le clan des hardos,
ce plus cri que chant qui reste délectable si utilisé avec parcimonie.
Il y eut ce moment où comme dans une "battle" elle fait face, répond, defie le sax et la trompette.
Un peu plus loin le langoureux "Jardin d'hiver", une voix posée.
Elle peut tout interprèter, d'ailleurs, c'est ce qu'elle fait.
Toutes les 2/3 chansons un petit mot à notre attention:
Un éloge au spectacle vivant où elle a relativisé la place des écrans sans toutefois fustiger les médias.
Un coucou à André Manoukian et aux artistes lyonnais Benjamin Biolay en tête.
Un hommage émouvant à Luis Trio, le copain du quartier, son ami d'enfance.
Un message aux toulousaines que seules les filles pouvaient comprendre (sic)
et auquel je n'ai rien compris...Il s'en suivait la reprise de "J'aime regarder les filles"...
Pour introduire je ne sais plus quelle chanson, elle a énoncé qu'elle cherchait toujours l'homme de sa vie.
J'ai eu envie de crier " Je suis là ! ". Par chance, mon Surmoi m'a rappelé que je n'étais pas là pour me faire remarquer.
Elle a donné cette anecdote véridique comme quoi sa carrière était basée sur un quiproquo:
S'étant pseudo-ifiée "Folie" sur un coup de tête ( ya pas de hasard) pour obtenir une audition,
elle y parvint car le producteur l'avait confondue avec une journaliste influente qui portait ce même nom.
J'ai remarqué aussi ce petit geste élégant et efficace, quasi imperceptible pour le spectateur lamda:
Une rotation gracieuse de la main autour du micro suivi de plusieurs comptes d'index,
regard de face ou coté cour selon qu'elle s'adressait à l'ingé-son de la salle ou à celui des retours.
Elle a aussi ces attentions, ces petits gestes envers ses musiciens qu'elle nous présente un par un et tous ensemble.
Elle rappelle que si nous fêtons les 31 ans de Liane Foly, elle tient le micro depuis lâge de 5 ans.
Le spectacle se termine ( c'est une fausse fin)
Standing ovation générale, nous sommes tous debout, hurlant et applaudissant...
Retour de Liane et du pianiste: " Je vais pas vous laisser comme ça quand même! " (sic)
( la dernière fois qu'on m'a parlé comme ça, je ne crois pas que cela parlait de musique.)
Le spectacle se termine ( pour de vrai) sur un piano-voix-public très intimiste:
" La vie ne m'apprend rien"... Une larme coule le long de ma joue...
Aux adieux, nous sommes à nouveau tous debout.
Elle remercie la mairie de Toulouse et demande si le maire est là...
Ni lui, ni l'un de ses adjoints, ni le moindre de ses représentants ne se manifeste...
" Je compte sur vous: ... vous lui direz que je suis passée..." (sic)
( Je ne vous dis pas ce que j'en pense)
Un tout petit mec est venu lui porter une rose, Thomas (je crois), 5ans (ça, je suis sur)
Le pianiste a joué le thème de l'école des fans quand il est monté sur scène...
Nous étions encore tous debout...Derniers adieux, le rideau a fini par se fermer...Fin du voyage.
Liane Foly, merci pour ce moment.
Liane Foly, vous êtes non seulement une grande voix de la chanson française...
mais vous êtes aussi une grande dame de notre paysage artistique.
Liane Foly, je vous le dis tout de go:
Je vous aime....
... très fort !